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À mon compte depuis plus de 5 ans à présent, j’ai toujours voulu choisir au maximum mes clients. Bien entendu, je me suis fait avoir comme tout bon débutant, mais avec le temps, j’ai développé un concept qui me permet de limiter les risques. Comme c’est une idée de mon invention, c’est forcément un peu décalé, et même si j’appelle ça le théorème de Bob l’éponge, c’est loin d’être une méthode scientifique et précise, mais plutôt une façon générale d’appréhender les choses.

Les plus anciens abonnés de ma newsletter se souviennent sans doute des nombreux gifs animés de Bob l’éponge qui parsemaient mes mails. Si l’utilisation de ceux-ci semblait gratuite (ça l’était un peu quand même), c’est surtout parce que la série est liée à mon évolution professionnelle. Derrière des blagues un peu potaches, le dessin animé est en vérité une caricature du monde professionnel et plusieurs personnages de l’histoire ont correspondu à mes différentes situations lors de ma carrière.

Les éléments du théorème

Bob l’éponge

Principal héros du dessin animé, Bob travaille au crabe croustillant comme cuisinier. La spécialité de l’établissement est le pâté de crabe, un ersatz de hamburger qui a fait la renommée de l’entreprise. Dévoué et très investi dans son travail, Bob fait son maximum pour être un bon employé, persuadé que s’il travaille bien, il sera toujours récompensé. Entretenu par le mythe de l’employé du mois, Bob se laisse complètement exploiter, mais conserve son sourire et son entrain pour faire son travail.

Bob l’éponge, c’est le salarié, un peu niais, qui croit utopiquement qu’il suffit de bien faire son travail pour être récompensé. Juste après avoir terminé mes études, j’ai commencé un petit boulot dans une usine proche de chez moi et m’y suis investi en pensant, moi aussi un peu niais, que le travail finirait par payer. Je suis finalement resté dans cette entreprise pendant 8 ans, jusqu’à la quitter de moi-même, comprenant que je ne serai bon qu’à faire des pâtés de crabes pour le restant de ma vie si j’y restais.

Carlo Tentacule

Seul collègue de travail de Bob, et accessoirement aussi son voisin, Carlo est le caissier du crabe croustillant. À l’inverse de Bob, celui-ci n’est jamais de bonne humeur, ne croit pas en les valeurs de l’entreprise et souhaite globalement qu’on lui parle le moins possible. Cynique, moqueur et désagréable, Carlo n’a aucun ami et aucun respect, ni pour son collègue Bob, ni pour son patron, à qui il s’adresse comme à n’importe quel client.

Carlo est la caricature d’une personne dégoûtée par le monde du travail, égoïste et jamais investie dans quoi que ce soit, même pas, ou plutôt surtout pas, pour améliorer les choses.

J’avais plusieurs Carlo à mes côtés lors de mes années d’usine. La plupart d’entre eux avaient commencé leur carrière, tout comme Bob, investis, et motivés, mais se sont essoufflés à force de fausses promesses et d’opportunités volées. Que ce soit par des membres de la famille de leur supérieur, ou par le lèche-bottes de l’atelier (souvent bien moins compétent en plus). C’est l’un de ces Carlo qui a été le déclic pour mon départ de l’usine. Celui-ci était comme d’habitude en train de se plaindre d’une situation qu’il avait déjà vécue 1000 fois, et déclarait fièrement que de toute façon, il allait bientôt s’en aller pour bosser ailleurs. Des propos qu’il tenait depuis que j’y étais, et depuis une vingtaine d’années d’après mes autres collègues. Ne souhaitant pas finir moi-même dans une situation similaire, j’ai été voir mon directeur dans l’heure pour lui poser un ultimatum et lui donner 2 semaines pour me proposer une évolution, ce sans quoi je quitterai mon travail. 15 jours plus tard, je lui remettais ma lettre officielle de demande de départ (en mains propres pour aller encore plus vite).

Capitaine Krabs

Patron de Bob et Carlo, Mr Krabs est le propriétaire du Crabe Croustillant et l’inventeur du célèbre pâté de crabe. Avare au possible, il abuse de la gentillesse de Bob pour le faire travailler au maximum pour le moins cher possible. Comptant chaque pièce qu’il dépense, il n’hésitera pas à mentir pour arriver à ses fins et dépenser encore moins. Seule sa fille (une énorme baleine dont on ne connait pas la mère) arrive à lui faire dépenser une partie de son argent, à coups de caprices de petite fille gâtée.

Après avoir quitté mon poste à l’usine, mon plan initial n’était pas forcément de devenir mon propre patron. En effet, en ce qui me concerne, lorsque j’étais en CDI et que je souhaitais changer de boite, je regardais les annonces passées un peu par hasard plus que de véritablement chercher. La sécurité du CDI n’aidant pas à se plonger corps et âme dans la recherche d’une meilleure situation. Mon plan était donc de me foutre moi-même à la porte pour me forcer à chercher un autre travail. Puis, ayant créé ma société quelque temps plus tôt, un peu par hasard, je me suis dit que c’était l’occasion d’essayer. Après tout, j’avais 2 ans de chômage devant moi et avec mon CV industriel bien rempli, je retrouverai un travail alimentaire en un rien de temps si besoin. Mais, sortant d’une usine avec un directeur bien pire que Mr Krabs, mon but était d’être mon propre patron, mais de viser un confort de vie plutôt que la gloire et la richesse. Me disant que le jour où je gagnerai à mon compte ce que je gagnais à l’usine, je considérerais avoir réussi mon coup.

Spoiler
Et c’est le cas aujourd’hui, je gagne autant à mon compte (et même un peu plus) que ce que je gagnais à l’époque

Sandy l’écureuil

Sandy est un mammifère terrestre ayant décidé de vivre sous l’eau grâce à un scaphandre qu’elle porte en permanence (à part dans son dôme sous-marin). On ne sait pas très bien ce qu’est son métier, mais elle a des connaissances dans beaucoup de domaines (scientifiques entre autres) et a régulièrement des projets géniaux à partager avec Bob et Patrick. Toujours prête à apprendre de nouvelles choses, elle est joyeuse et se soucie peu du regard des autres.

Sans doute le personnage dont je me sens le plus proche aujourd’hui, Sandy est atypique et a décidée de vivre en dehors du monde. Un peu comme elle, je me concentre sur l’intérêt des projets et sur les expériences à partager. Bon, elle fait du karaté par contre, et moi et le sport, ça fait 28,4.

Plankton

Concurrent direct de Mr Krabs, Plankton cherche par tous les moyens à obtenir la recette du pâté de crabe. Il n’hésite pas à mentir et à manipuler Bob pour tenter d’arriver à ses fins et dispose de grands moyens pour y parvenir.

Caricature du génie du mal des films d’espionnage, Plankton est sans doute déjà pété de thunes et cherche à battre le Capitaine Krabs par ego et quête de pouvoir, plus que pour l’argent.

Patrick

Second voisin de Bob, Patrick est une étoile de mer vivant sous un gros caillou. Paresseux, fauché et surtout complètement con, il est un des personnages les plus drôles du dessin animé. Finalement pas si gentil que ce qu’on pourrait en penser au départ, Patrick est un véritable nid à problèmes pour Bob (dont il est le meilleur ami) et sera bien souvent la cause des nombreuses situations rocambolesques de la série.

Gary

C’est l’escargot aquatique de Bob, absolument inutile dans notre sujet du jour. Mais, un escargot qui s’appelle Gary et qui miaule ne pouvait pas être oublié de ce listing bien incomplet.

Les équations simples

Après cette présentation rapide (comment ça j’ai été trop long déjà) des différents personnages, voyons comment utiliser ces éléments pour étudier une situation.

Le cas simple de Capitaine Krabs

Lorsqu’on est freelance, et en particulier quand on débute, on a parfois peur de ne pas réussir à payer ses factures. Et c’est souvent aux moments les plus creux en terme d’activité que débarque un Mr Krabs. Vous présentant un projet sous son plus beau jour, il vous proposera de participer à l’aventure en échange d’une grosse somme d’argent. Le travail sera peut-être très répétitif, trop volumineux ou particulièrement ennuyeux, mais vous vous direz sans doute que la somme proposée en vaut la chandelle, et que “ce n’est que temporaire”. Mais accepter serait une erreur qu’on découvre souvent soit-même en débutant.

  1. Les Capitaines Krabs sont de mauvais payeurs. On se voile parfois la face lorsqu’il s’agit de gens “connus” du milieu dans lequel on progresse, mais cela n’est malheureusement pas un gage de confiance.
  2. Pour éviter de vous payer le Capitaine Krabs fera le mort. Appels dans le vide, mails sans réponse, et disparition totale jusqu’à ce que vous ayez abandonné. Mais pour obtenir une nouvelle main d’œuvre peu chère (qui a dit gratuite ?) sans salir sa propre image, il n’hésitera pas à vous dénigrer auprès du reste du monde. Vous collant, en plus d’une perte de temps considérable, d’une sale réputation qui vous empêchera peut-être de trouver d’autres clients.
  3. C’est souvent juste après avoir accepté ce type de contrat, que s’offre à vous des opportunités plus belles. Des projets plus intéressants, moins chronophages et moins mercantiles qui vous passeront sous le nez parce que vous venez de vous engagez pour le Capitaine Krabs. Et s’il est malhonnête, vous en revanche vous n’êtes pas du genre à ne pas tenir un engagement.

L'exemple de chezmoa

À mes débuts, j’ai été contacté par un personnage connu du monde du jeu vidéo pour écrire de nombreux articles dans une série de livres. Le tarif annoncé était plus que correct et même si je rejoignais le projet en cours de route, il y avait d’autres volumes à paraître par la suite, assurant une quantité non négligeable de boulot et ainsi de pognon. J’ai écrit une dizaine de mini-tests pour ce recueil et j’ai ensuite demandé soit à être payé pour ces quelques articles, soit à avoir un contrat écrit pour les volumes suivants. J’attends toujours la réponse à mon mail…

L’égocentrisme de Plankton

Bien moins répandu et moins vite reconnaissable qu’un Capitiane Krabs, Plankton n’est cependant pas un animal rare. Armé d’un beau projet, souvent intéressant, au concept original, et payé à un tarif raisonnable, il a toutes les chances de vous séduire. Et c’est normal puisque le problème avec Plankton est rarement le projet, mais le personnage. Derrière ce projet ambitieux, on trouve souvent une organisation chaotique, une communication interne laborieuse et une présentation au public enjolivée et fausse, car ce qui intéresse Plankton ce n’est pas le projet, c’est lui.

  1. Au lancement du projet, Plankton est souvent accompagné de gens volontaires et compétents (des Sandy), puis au fur et à mesure il va s’engueuler avec eux et les remplacer petit à petit par des Bob, d’autres plus petits Plankton et dans le pire des cas des Patrick.
  2. De la même façon que Mr Krabs, Plankton va vous dénigrer pour sauver sa propre image et pouvoir se justifier auprès de ses prochaines recrues.
  3. Plankton considère être votre patron, alors qu’il est vôtre client.  Et même s’il possède peut-être un iPhone, il est loin d’appliquer l’un des meilleurs conseils de Steeve Jobs

    Ça n’a pas de sens d’embaucher des gens intelligents puis de leur dire quoi faire.
    Nous embauchons des gens intelligents afin qu’ils puissent nous dire ce qu’il faut faire

Les projets de Plankton ne sont cependant pas forcément à éviter comme la peste. Malgré une fin souvent assez triste (pour vous, tout comme pour le beau projet de départ) ce sera l’occasion de faire une jolie ligne sur votre CV, de gagner de nouvelles compétences ainsi que quelques sous avec un projet intéressant, et surtout de rencontrer des Sandy avec qui vous travaillerez potentiellement plus tard.

Les équations à plusieurs inconnus

Si les réseaux sociaux existaient à Bikini Bottom (la ville ou se déroule le dessin animé) on pourrait sans doute voir Carlo poster un statut expliquant que Mr Krabs tente de faire croire à Bob l’éponge que s’il n’a pas beaucoup d’argent c’est à cause de Patrick. Mais sans aller jusqu’à une vision aussi caricaturale, on peut largement admettre que la société provoque un certain formatage de la population. Il y a sans doute dans votre entourage plus de Patrick, de Bob et de Carlo que de Sandy l’écureuil. Et plus le nombre de participants à un projet est grand, plus vous aurez de chances de rencontrer ces profils répandus de façon plus ou moins bien organisés :

L’armée inactive des Carlo

Dans Zootopie les services de la préfecture sont représentés pas des paresseux assez caricaturaux de la lenteur du système. En vérité l’administration des services publics est plutôt constituée d’une multitude de Carlo.
Travaillant depuis des années pour des bibliothèques, mairies, communautés de communes, je connais assez bien le système administratif public, assez simple dans la théorie :

  1. La structure me contacte pour me demander d’intervenir.
  2. Je leur envoie un devis, que mon contact transmet à la personne en charge du budget et de la signature.
  3. Je reçois un Bon De Commande signé qui valide le devis, ou parfois une convention (contrat type assez banal).
  4. J’exécute la prestation.
  5. J’envoie ma facture.
  6. Je suis payé sous 30 jours.

Dans la pratique le processus est bien moins efficace, et si certains de mes clients habituels sont très efficaces (communauté d’agglomération de Moulins, ville de Dijon) ce n’est malheureusement pas toujours le cas (je ne cite pas de noms mais je pense bien fort à eux). Bien souvent, mon contact direct est une personne compétente, dynamique et à l’écoute, cependant la facture part dans “les bureaux”, lieu de vie d’un ou plusieurs Carlo. Le délai de paiement de 30 jours peut alors se transformer en plusieurs longs mois d’attente (si, si, vraiment plusieurs mois). Votre facture doit passer divers étapes, demandant chacune validation et si l’un des Carlo vous a oublié, mis de côté ou juste repoussé, il retarde tout le système. Si plusieurs Carlo ont le malheur de s’enchaîner, le processus devient interminable. Et pour ce qui est des réponses lors de vos divers relances, vous tomberez sur des interlocuteurs souvent désagréables, parfois menteurs, et clairement pas sérieux.

Heureusement pour vous, une récente réglementation oblige les prestataires des services publics à déposer leurs factures sur la plateforme Chorus pro. Un service qui rajoute une étape mais permet d’avoir un suivi précis de l’avancement de votre facture et de qui la valide et à quel moment. De cette façon si Richard de la compta a mis 29 jours à valider votre facture et que vous n’êtes payé qu’après 40 jours, vous pouvez réclamer vos indemnités de retard en pointant du doigt le responsable (on parle bien de toi Richard). C’est un peu du flicage, mais au moins maintenant les délais sont respectés.

À présent, imaginons que vous travaillez vous-même dans l’un de ces services. Vous arrivez de bon matin avec le sourire et vous retrouvez face à des collègues taciturnes, peu efficaces et qui refusent la moindre évolution de la méthode de travail. Et même si celle-ci leur permettrait de travailler moins sur chaque dossier et de pouvoir profiter un peu plus de la machine à café, ils la refuseront parce que “on a toujours fait comme ça”. Cet immobilisme, malheureusement bien ancré, est difficile à faire disparaître et vous risquez de vous essouffler à tenter de vouloir améliorer les choses en vain.

J’ai pris l’exemple des services publics car ils sont assez caricaturaux de ce syndrome (ça sonne bien le syndrome de Carlo Tentacule non ?) mais la situation peut tout à fait exister dans une société, ou une association, et dépend plus des profils de ses membres que du système lui-même. Voici quelques recommandations selon votre situation :

  1. Si vous êtes prestataire d’un service public.
    1. Utilisez chorus Pro, qui est assez bien documenté malgré une interface pas très intuitive.
    2. En cas de retard, imposez vos indemnités. On vous menacera de ne plus travailler avec vous si vous les réclamez mais en vérité la personne qui signe la commande de la prestation n’est pas celle qui vous paye, ni celle qui vous contacte. Cela donnera de plus une image sérieuse et rigoureuse de vous. Et si vraiment ils ne travaillent plus avec vous après ce n’est peut-être pas un mal.
    3.  Si vous appliquez une réduction à vos clients récurrents, faites sauter celle-ci jusqu’à un retour normal de la situation.
      On ne fait pas de geste commercial à un mauvais payeur, même si celui-ci revient régulièrement vous embaucher.
  2. Si vous êtes prestataire d’une société ou d’une association.
    Bon courage à vous, je n’ai malheureusement pas de solution miracle à part vous dire de les harceler et de ne plus travailler avec eux si le problème devenait récurrent.
  3. Si votre mission est justement d’analyser le système pour l’améliorer (consultant).
    Attendez-vous à de nombreuses prises de bec avec les équipes. La partie humaine sera sans doute le plus gros du travail et il faudra faire preuve de patience et de diplomatie pour vous en sortir. Avec une attitude positive envers les équipes, mettant en avant le confort que vous leur ferez gagner cela devrait bien se passer.
  4. Si vous êtes membre d’une équipe de Carlo et malheureusement le seul actif du groupe à vouloir améliorer les choses.
    Fuyez cet environnement, ou il aura raison de vous et vous deviendrez vous-même un Carlo de plus dans le système. Il y a des choses qu’on ne peut pas changer et votre propre confort et votre épanouissement est plus important que le reste.

L’associatif de Bob et Patrick

Dans le plus beau des mondes, les associations sont crées, animées et vivent grâce des Sandy l’écureuil rassemblées dans un but commun. Dans le monde réel, la frontière entre association et PME est mince et ce sont parfois des Plankton ou des Capitaine Krabs qui créent des associations (renvoyant aux situations cités plus haut) et d’autres fois encore, par un Bob l’éponge se faisant aider de tous ses copains Patrick.

Dans ce type de cas, les méthodes de travail sont très artisanales et c’est ce qui donne son petit charme au monde de l’associatif. Cependant quand tout se passe bien, l’association grossit et ses projets aussi, menant à une potentielle dérive avec l’arrivée de nouveaux membres. Insérez un Plankton au milieu de votre équipe de Bob, et la direction de l’association va petit à petit changer vers une nouvelle orientation, moins en phase avec les premiers amours de l’association. À l’inverse, ajoutez une dizaine de nouveaux Patrick à une équipe et les quelques Bob restants vont avoir un mal fou à gérer les choses (on ne peut pas déléguer quoique se soit à Patrick sans effectuer un contrôle ensuite).

Ayant fréquenté le milieu associatif pendant quelques années, j’ai finalement pris du recul sur cet univers. Comme le dit l’un des youtubers que je regarde : “les associations sont souvent des luttes de pouvoir”, et la situation peut malheureusemnt bien vite dégénérer :

  • Quand plusieurs Bob veulent organiser les choses en même temps, persuadés de faire les choses bien (chacun dans leur coin),  ils s’engueulent, quittent l’asso ne laissant que des Patrick et tout cafouille.
  • Quand Bob passe son temps à rattraper les choses derrière les Patrick, il peut petit à petit changer et se transformer en Plankton, et tout cafouille.
  • Quand Bob réussit de beaux projets et les fais grossir, il peut petit à petit changer et se transformer en Mr Krabs, et tout cafouille.
  • Quand toutes les Sandy quittent l’association à force de voir les Patrick profiter des avantages sans bosser, il ne reste que des Patrick et tout cafouille.
  • Quand il n’y a que des Patrick… Ah je viens de vous le dire.

En résumé, à petite échelle les équipes de Bob et Patrick fonctionnent à merveille, avec ce charme de l’associatif. Mais dès que les choses deviennent sérieuses les Bob changent, les Sandy quittent le navire et les Krabs et Plankton rappliquent. De la même façon qu’une PME, quand une association grossit elle doit se poser et réfléchir à ses objectifs, son organisation et aux souhaits de ses membres ou de son public (clients, visiteurs,etc).

Comment poser l’équation ?

Maintenant que vous connaissez un peu mieux les différentes éléments du théorème, ainsi que quelques exemples non exhaustifs, vous pouvez vous aussi tenter d’analyser vos propres expériences selon le théorème de Bob l’éponge. Travaillez-vous avec des Bob, des Sandy, un Captain Krabs ? Et surtout de quoi avez-vous envie ? Certains apprécieront de travailler avec Plankton pour la beauté des projets, et profiter un peu du projecteur. D’autres préféreront bosser pour Krabs, offrant une certaine sécurité de revenus, etc. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse et votre vision sera certainement un mix de plusieurs “règles”. Voici les miennes pour vous illustrer un peu les choses :

  • Je refuse de travailler pour Mr Krabs, et quand je me retrouve à travailler aux côtés d’un Mr Krabs, je me pose sérieusement la question de rester ou non sur le projet.
  • J’ai accordé le bénéfice du doute à des Plankton plusieurs fois. Les projets étaient souvent très cools mais ont vite dérivé et étaient surtout extrêmement chronophages.
    Je ne pense pas retenter l’expérience prochainement mais je ne l’exclue pas non plus. Si un projet vraiment intéressant se présente, je me déciderai au feeling.
  • Les associations de Bob & Patrick sont elles aussi chronophages mais à petite échelle proposent une expérience humaine vraiment enrichissante. Je ne participe à des projets de ce type que de façon limitée et précise pour canaliser mon énergie sur un point précis. Si les objectifs de l’équipe dérivent suite à la croissance de l’association, je préfère me retirer.
  • Je cible en priorité les Sandy et leurs projets souvent atypiques. C’est moins rentable que les projets habituels mais je n’ai pas l’impression de travailler quand je bosse dessus.
  • Si un projet me semble intéressant, sans pour autant convenir à ma vision des choses (un Plankton par exemple), je redirige le projet vers d’autres collaborateurs compétents (parfois plus que moi) et à la vision différente de la mienne. J’en profite d’ailleurs pour prendre une commission au passage, c’est une façon de monétiser mon carnet d’adresses.
  • Quand je quitte un projet, je m’efforce d’expliquer pourquoi je le quitte au reste de l’équipe, et en quoi il ne correspond pas à ma vision des choses.
    Bien que mon départ soit souvent mal compris ou perçu, celui-ci est au moins argumenté et expliqué pour garder des relations les plus saines possibles (cela ne fonctionne pas toujours malheureusement).

Et pour ce qui est de quand se poser ces questions il n’y a pas de réponse. Certains tenteront de tout analyser an amont, mais personne ne connait vraiment ses collaborateurs avant d’avoir travailler avec ceux-ci. D’autres voudront analyser lors du bilan de chaque projet, cependant certains d’entre eux deviennent tellement chronophages ou toxiques qu’il vaut mieux quitter le navire en cours de route. Posez-vous la question régulièrement, en amont, en cours de réalisation et lors du bilan. Et si vous commenciez lundi pour voir ?

Affinez votre propre vision des choses au fur et à mesure de vos expériences et souvenez-vous que c’est à vous de définir vos propres objectifs selon votre désir. Le théorème de Bob l’éponge n’est là que pour vous aider à y réfléchir, pas à vous donner une réponse claire, nette et précise.

Des questions, des remarques, n’hésitez pas à me contacter (formulaire juste en dessous) ou à me faire un retour d’expérience si vous réorientez vos projets suite à mon article.


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